Le présent bulletin veut rendre compte, non seulement de publications dans le domaine des sacrements, de la ritualité, et de la pastorale sacramentelle, mais aussi de divers ouvrages aux frontières de la liturgie (poésie, philosophie, histoire dela musique). On se rappellera, avec D. Millet-Gérard, que la Revue thomiste se proposait, dans son programme éditorial de 1893, de traiter théologiquement « de la vraie notion de Beau, dont s’inspirent et vivent la littérature et les arts », qui sont aussi des manifestations de la Vérité (Le Lys et la langue, p. 150).
Ce bulletin présente une quinzaine d ’ ouvrages récents concernant la pensée musulmane. Les uns l ’ étudient en elle-même : soit par genre monographiquede thème (la conception originelle) ou d ’ auteurs (Avicenne , Averroès) ; soit par l ’ étude de courants (philosophie commune , libre-pensée). D ’ autres ouvrages envisagent cette pensée dans son rapport avec l ’ extérieur : soit par comparaison (de l ’ islam avec les autres monothéismes ; de sa pensée politique avec les autres conceptions absolutistes) ; soit pour son influence (averroïsme , renanisme).
L’évolution récente des sociétés occidentales accentue la crise des fondements modernes du droit. Si le pluralisme se révèle dangereux pour la préservation des valeurs humanistes sur lesquelles s'est édifié le droit occidental moderne, s ’il encourage l'aveuglement positiviste, il possède cependant le mérite, par sa critique radicale, de relancer la réflexion sur des bases réalistes. À la faveur de ce débat, le droit naturel réaffirme sa pertinence, sous des formes rénovées. Le présent bulletin, par l'analyse d'ouvrages issus de traditions juridiques différentes, propose un état des lieux et une évaluation de ce renouveau.
Dans un article récent, J. Dupuis s'attache à montrer que l'action salutaire du Verbe de Dieu ne saurait être limitée ou réduite à la seule médiation de Jésus-Christ. L'économie divine laisserait place à d'autres voies de salut, complémentaires et distinctes de l'incarnation rédemptrice. J. Dupuis croit pouvoir appuyer cette thèse sur la doctrine chalcédonienne, ainsi que sur le Prologue de l'Évangile de Jean. Une analyse critique de ses démonstrations en découvre ici la fragilité, avec le risque de substituer une théologie-fiction à la théologie du réel tel que révélé par Dieu dans sa Parole.
Le verbe ἐϰπορεύομαι est capital pour rendre compte de la procession de l'Esprit. Cette étude rappelle que son emploi biblique (y compris en saint Jean) autorise une interprétation non seulement « économique », mais plus encore « théologique », souvent délaissée par les exégètes modernes. Les Pères de l'Église ont progressivement mis en valeur cette interprétation, jusqu'à en faire un terme théologique privilégié — qui peut toutefois s'appliquer aussi au Fils — pour dire l'émanation intra-divine de l'Esprit.
À partir du vocabulaire magistériel le plus courant pour exprimer le rapport des non-catholiques et des non-chrétiens à l’Église une et unique du Christ — être ordonné à — , nous proposons une exégèse de l’enseignement de Vatican II. Cette interprétation sert ensuite à énoncer une voie théologique pour penser la situationdes religions non chrétiennes par rapport à l’Église, et par conséquent dans l’intention du salut universel de Dieu.
Le concile Vatican II exprime à plusieurs reprises le rapport des chrétiens non catholiques et des non-chrétiens avec l'Église catholique, en usant du verbe ordinari ad. Ainsi, par exemple, la Constitution dogmatique sur l'Église affirme :
À cette unité catholique du Peuple de Dieu […], tous les hommes sont appelés (vocantur), et à cette unité, sous diverses formes, appartiennent ou sont ordonnés (variis modis pertinent vel ordinantur) les fidèles catholiques et ceux qui par ailleurs ont foi dans le Christ, et finalement l'universalité des hommes que la grâce de Dieu appelle au salut.
Ce vocabulaire est régulièrement présent dans les actes conciliaires et dans les actes magistériels postérieurs au Concile, sous forme de citation du Concile ou non. Que signifie précisément ce vocabulaire ?
Cette étude analyse plusieurs publications récentes qui traitent de l'apparition de l'humanité au cours de l'évolution des vivants et qui montrent comment les découvertes actuelles obligent à renoncer à toute simplification de la genèse des formes humaines. À partir de la richesse de ces connaissances, notre étude propose de recourir à la notion d'âme, forme du corps, qui seule permet de bien dire l'originalité de l'homme par rapport aux animaux qui lui sont biologiquement proches.