L ’ âpre débat sur le droit à la liberté religieuse , « concept technico-juridique » (J. Hamer) , s ’ est prolongé après Vatican II : les progressistes ont prétexté la « nouveauté » de cette doctrine pour justifi er des changements en morale ; les
traditionalistes ont refusé le nouveau Magistère en l ’ opposant à l ’ ancien. Le Concile n ’ a fait que notifi er , en période pluraliste , un droit de non-coaction , dans de justes
limites. Cependant , deux autres écueils ont paru : 1° , Dignitatis humanae ne constitue pas un manifeste pour religion individualiste. Le rôle des pouvoirs publics en religion apparaît diminué sans la doctrine sociale intégrale : l ’ État , directement incompétent en religion , doit avouer sa compétence indirecte par sa perception et dela loi naturelle apprise de l ’ Église et du bien commun national. Il doit même , selon la justice distributive , promouvoir internationalement la réciprocité (égalité de traitement); et , selon la justice commutative , il doit stimuler sans pénalité les individus à la recherche de la vérité religieuse. 2° , le second écueil est la dérive en canonistique sur la liberté intra-ecclésiale : elle sera analysée dans un prochain numéro.
Le fr. Édouard Divry est dominicain de la Province de Toulouse. Maître en philosophie et docteur en théologie, il est l’auteur d’une thèse dogmatique : La Lumière du Christ transfiguré chez les saints (Université de Fribourg, 2000), et d’une thèse d’habilitation en théologie fondamentale: Aux fondements de la liberté religieuse, Confrontation avec les religions monothéistes (Faculté de théologie de Lugano – Université suisse italienne, 2003). Il enseigne en divers centres théologiques. Il est représentant de l’Église catholique dans le dialogue judéo-chrétien pour le diocèse de Toulouse.
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