Pour saint Thomas, ainsi qu’on peut légitiment l’établir à partir de sa réflexion sur la vertu de religion et de certains textes dispersés dans son oeuvre, le sacerdoce est une institution naturelle, aux formes infiniment variées selon les cultures, qui découle des exigences générales de la vie religieuse des sociétés humaines. Tout prêtre est médiateur entre Dieu et la communauté d’abord dans l’ordre cultuel — le sacerdoce se définit directement par l’offrande du sacrifice public —, mais sa médiation s’étend normalement aux autres domaines de la vie religieuse (enseignement,
gouvernement…). Les réalisations surnaturelles du sacerdoce, et spécialement le sacerdoce chrétien, n’abolissent pas mais intègrent et accomplissent les traits essentiels du sacerdoce comme institution naturelle.
Le fr. Serge-Thomas Bonino, o.p., né à Marseille en 1961, est maître en sacrée théologie, docteur en philosophie et en théologie, ancien directeur de la Revue thomiste. Il est secrétaire général de la Commission théologique internationale, président de l’Académie pontificale de Saint-Thomas d’Aquin et doyen de la faculté de philosophie de l’Université pontificale de Saint-Thomas d’Aquin (Angelicum) à Rome, où il enseigne la théologie dogmatique et l’histoire de la philosophie médiévale. Il est l’auteur de Anges et démons, Quatorze leçons de théologie catholique (Parole et Silence, 2007) ; « Celui qui est » (De Deo ut uno), « Bibliothèque de la Revue thomiste », Paris, Parole et Silence, 2016.